Frelon asiatique
Le frelon asiatique est un nuisible arrivé récemment en France.
Depuis le 26 décembre 2012, le frelon asiatique Vespa velutina nigrithorax est classé dans la liste des dangers sanitaires de deuxième catégorie pour l’abeille domestique Apis mellifera sur tout le territoire français.
Un nid produit 13 000 individus entre avril et décembre, avec un maximum de 2 000 individus présents au mois d’octobre, et au moins 550 femelles sexuées (futures fondatrices), celles qui assureront la descendance l’année suivante. Les femelles sexuées et fécondées à l’automne, destinées à devenir reines, sont les seules à survivre pendant l’hiver. Elles partent par vagues successives à l’automne : capacité de dispersion de 60 kilomètres. Au printemps, ce sont elles qui, sortant de leur léthargie et de leur cachette saisonnière, fabriquent un nid, généralement dans un arbre, puis y pondent et reconstituent une colonie. Et quel nid ! Composé de différentes galettes de papier mâché, il peut atteindre jusqu’à 1 m de haut et 80 cm de diamètre.
Lutte contre les frelons asiatiques
Questionnement préalable : Y-a-t-il un risque réel pour la sécurité des personnes ? Les insectes sont-ils vraiment nuisibles ? Seul le frelon asiatique dispense de se poser de question !
Les pièges dits de protection : En raison de leur non sélectivité, cette méthode s’avère peu convaincante. En 2009, à Bordeaux, une étude menée sur des pièges classiques – une bouteille renversée avec un liquide sucré au fond – a montré que seuls 0,55 % des prises étaient des frelons asiatiques, et qu’en revanche chaque piège capturait 1 089 insectes en moyenne par semaine. En rajoutant une sortie pour les petits insectes, la sélectivité s’améliorait nettement, avec 6 insectes par piège et par semaine, mais seulement 1 % de frelons ! Pas convaincant…
Les pièges pour lutter contre l’espèce : Dans le but de limiter l’implantation de nouvelles colonies, un piégeage dit « de printemps » est utilisé par certains. Ces pièges consistent à capturer les femelles ayant survécu à l’hiver. L’idée à la base consistait à dire, « une femelle éliminée au printemps, c’est un nid en moins ». Cependant, il a été montré qu’en fait, toute les femelles trouvées au printemps ne sont pas forcément des femelles fondatrices. Explications : Lorsqu’une reine fonde un nid, d’autres femelles vont essayer de leur subtiliser leur nid suite à des combats : il y a un phénomène de compétition entre reproductrices. Le piégeage de printemps favorise donc la survie des reines en les privant de batailler à mort contre leurs congénères prises dans le guêpier. Explications : 95 % des frelonnes ne survivent pas à l’hiver. Sur celles qui restent en vie au printemps, 95 % meurent à leur tour en combat singulier avec leurs sœurs et cousines. C’est un système de régulation naturelle : plus il y a de reines présentes, plus la mortalité est élevée, si l’on en piège certaines, on libère le terrain pour d’autres qui n’auront même pas à se battre.
(Source : Etude parue en février 2015 dans la revue « Journal of Applied Entomology » par une équipe composée de chercheurs de l’Institut de systématique, évolution, biodiversité (Muséum/CNRS/EPHE/UPMC), au Muséum national d’Histoire naturelle, et d’un chercheur de l’Institut de recherche sur la biologie de l’insecte de Tours (CNRS/Université François Rabelais), de combler cette lacune à partir de l’étude de 77 nids collectés entre 2007 et 2010).
Intervention au niveau du nid :
Mettre en place un cordon de sécurité autour du nid : prévoir environ 100 mètres. L’activité d’une colonie est diurne. Pour cette raison, il est conseillé, si possible, d’intervenir de nuit. Le port d’une combinaison de protection spécifique, conçue pour résister aux dards des frelons asiatiques, est obligatoire (Eviter absolument les combinaisons d’apiculteurs !). Vérifier l’étanchéité après chaque intervention.
Si intervention de nuit, poser une torche puissante à l’opposé de l’opérateur (rôle d’attrait des frelons). Bien assurer sa position : ne jamais intervenir dans une situation d’inconfort, source de graves dangers (ex : se mettre en haut d’une échelle et se pencher dangereusement pour atteindre le nid).
Pour un nid facile d’accès, il est possible d’éliminer la colonie sans utiliser de pesticide : intervenir rapidement, boucher l’ouverture ou les ouvertures (si le nid en contient plusieurs) avec un bouchon de papier, de coton ou de la mousse de polyuréthane, mettre le nid dans un sac poubelle en plastique et l’emballer dans 3 sacs plastiques (sécurité), mettre le tout dans un congélateur pendant 48 heures.
Pour un nid difficile d’accès (ex : en haut d’un arbre) : approcher le nid de façon paisible muni des EPI et d’une poudreuse, percer le nid avec une baïonnette (fixée sur une lance de poudrage) et pulvériser la poudre insecticide à l’intérieur pendant quelques secondes. Dans un souci de réduction maximale des nuisances pour la faune non cible ne pas pulvériser la poudre sur l’extérieur du nid comme le préconise certains car cela ne sert strictement à rien. Dans l’idéal, décrocher le nid quelques jours après, et l’éliminer via la filière d’élimination des D.I.D. (Déchets Industriels Dangereux). Attention cette technique est dangereuse sur de nombreux points. Elle nécessite une formation spécifique sur le frelon asiatique, une formation spécifique pour connaître les techniques de grimpe selon les principes de l’élagage, et un permis spécifique pour l’utilisation des insecticides biocides à usage professionnel.
COLIBRI PAYSAGE est certifié pour l’utilisation de ces produits et nous sommes formés pour une intervention dans les règles sans nuisance pour la faune non cible et pour les habitants. Nous saurons vous apporter la meilleure réponse professionnelle contre ce nuisible. N’hésitez pas à nous contacter.